12.Je Suis De Celles
Tiens, qu'est-ce que tu fais la ? C'est moi, c'est Nathalie
Quoi tu me reconnais pas ? Mais si
On etait ensemble au lycee, c'est vrai, j'ai change
J'ai des enfants, un mari, bah quoi, t'as l'air surpris
J'etais pas destinee a une vie bien rangee
J'etais perdue, mon mari m'a trouvee
J'etais de celles qui disent jamais non
Les 'Marie couche-toi la' dont on oublie le nom
J'etais pas la jolie, moi, j'etais sa copine
Celle qu'on voit a peine, qu'on appelle machine
J'avais deux ans de plus, peut-etre deux ans de trop
Et j'aimais les garcons, peut-etre un peu trop
Bien sur, vous aviez eu des dizaines de conquetes
Que personnes n'avaient vues toujours pendant les fetes
Pour beaucoup d'entre vous, je suis la premiere fois
De celles qui comptent, mais pas tant que ca
Je n'etais pas de celles a qui l'on fait la cour
Moi, j'etais de celles qui sont deja d'accord
Vous veniez chez moi mais des le lendemain
Vous refusiez en public, de me tenir la main
Quand vous m'embrassiez a l'abri des regards
Je savais pourquoi, pour pas qu'on puisse nous voir
Alors je fermais les yeux a m'en fendre les paupieres
Pendant que pour guetter vous les gardiez ouverts
Je me repetais : ' faut pas que je m'attache '
Vous vous pensiez : ' il faut pas que ca se sache '
Mais une fois dans mes bras, vos murmures essouffles
C'est a moi, rien qu'a moi qu'ils etaient destines
Enlacee contre vous a respirer vos cheveux
Je le sais, je l'affirme, vous m'aimiez un peu
Certaines tombent amoureuses, c'est pur, ca les eleve
Moi, je tombais amoureuse comme on tombe d'une chaise
Et gonfles de l'avoir fait, vous donniez conference
Une souris qu'on disseque, mon corps pour la science
Je nourrissais vos blagues de caserne
Que vous pensiez viriles, petits hommes des cavernes
D'avoir pour moi un seul mot de tendresse
Vous apparaissait comme la pire des faiblesses
Vous les fiers a bras, vous parliez en experts
Oubliant qu'dans mes bras, vous faisiez moins les fiers
Et les autres filles, perfides petites saintes
M'auraient tondue les cheveux a une autre epoque
Celles qui ont l'habitude qu'on les cajole
Ignorent la solitude que rien ne console
Vous veniez chez moi mais des le lendemain
Vous refusiez en public de me tenir la main.
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